La famille Servia a accueilli Lorena du Brésil via l’association locale AFS Alsace. Lorena a été scolarisée au lycée Henri Meck à Molsheim, et a vécu à Dorlisheim le temps de son année scolaire en immersion en France. Viviane nous raconte son expérience en tant que mère d’accueil.

Comment avez-vous choisi votre accueillie et comment se sont passés les premiers moments de votre expérience d’accueil ?
Nous avons choisi Lorena en fonction de son profil, et non de sa nationalité. Les premiers moments en famille se sont très bien passés. Nous avions correspondu avant son arrivée. Lorena m’a dit qu’elle s’est tout de suite sentie bien dans la maison. Elle m’avait aussi confié qu’elle adorait sa chambre : toute en rose, vu que je n’avais jamais pu le faire auparavant puisque j’ai trois garçons !

Avez-vous le sentiment d’avoir appris de vos cultures respectives ?
Oui, énormément ! Dans la vie quotidienne, au sujet de la musique, sans oublier la question de l’alimentation. Je me souviens d’une anecdote : Lorena était habituée à avoir une femme de ménage, et c’était vraiment amusant de la voir faire un travail qui pouvait lui donner l’impression d’être “quelconque”. En fait, il fallait tout lui montrer… On rigolait bien en tout cas ! C’est difficile de citer nos plus beaux souvenirs, car ils sont tous beaux. Mais quand elle chantait en s’accompagnant de la guitare, parfois elle chantait pour moi quand je préparais le repas. C’était super. Je peux vous assurer que ces souvenirs sont très forts et resteront gravés en moi.

Lorena chante accompagné par le neveu de Viviane Servia, sa maman d’accueil

Quel regard portez-vous au sujet de son expérience vis-à-vis de la scolarité ?
Lorena était scolarisée en Première littéraire avec option maths, musique et religion. Je crois qu’elle avait en moyenne 32 heures de cours par semaine. En dehors, elle suivait aussi des cours de chant, et faisait partie d’une troupe de danse. Elle était très sérieuse. Elle n’a pas passé son bac de français, ni les épreuves anticipées, car à la même période, elle passait des épreuves pour le diplôme en langue française. Il faut dire qu’elle n’a pas non plus été encouragée par sa professeure de français… Mais, et c’est tout à son honneur, elle a obtenu les félicitations du conseil de classe à chaque trimestre. Les remarques et notes étaient excellentes. Et ça va lui rendre service pour son dossier, car elle souhaite refaire une année universitaire à Strasbourg.

Lorena à la danse.

Quelles ont été les principales difficultés auxquelles vous avez été confrontée ? Avez-vous une anecdote d’un moment difficile qui s’est malgré tout bien soldé ?
Un jour, Lorena a fait une chute de vélo. Elle a eu beaucoup de chance et s’en est tirée avec quelques contusions pas très graves. Par contre, le vélo était quant à lui irrécupérable. Comme l’assurance prévoit une franchise de 150 €, soit le prix d’un vélo neuf, nous n’avons pas pu être remboursés. Plus de peur que de mal pour Lorena, une bonne frayeur sur le moment pour nous en tant que “parents” d’accueil, et un vélo en moins dans la famille !

Départ à la gare de Strasbourg. Lorena est avec Caroline, venue d’AFS Danemark.cc

Est-ce que l’accueil a changé quelque chose dans votre vie de famille ? Qu’est-ce que cela vous a apporté personnellement ?
Oui, le fait d’avoir accueilli Lorena nous a tous marqués positivement. Lorena fait dorénavant partie de notre famille. J’ai trois garçons et maintenant tout le monde est ravi d’avoir une fille ! Par exemple, j’ai pu partager des “trucs” de fille, ça me changeait… Tout comme la chambre peinte en rose, j’avais sauté sur l’occasion ! Avoir Lorena pendant une année scolaire chez nous nous a donné envie de découvrir son pays et d’apprendre sa langue. C’est une expérience inoubliable qui crée des liens qui ne se délieront jamais.

Mon fils (Paul-Éric), sa copine et Lorena.