Maryne est partie effectuer un programme d’un semestre scolaire au Paraguay (2015-2016) via l’association AFS Lorraine. Rentrée depuis plusieurs mois en France, elle nous raconte son expérience d’immersion culturelle.

 

Pourquoi avoir choisi ce pays ?
Je voulais découvrir un pays totalement différent de la France. Je voulais connaître une autre culture, un autre mode de vie, une autre langue et avoir un esprit plus ouvert sur le monde. J’ai remarqué qu’il y avait très peu d’informations sur le Paraguay. C’est un pays qui n’est pas du tout touristique mais qui cache en réalité de très belles richesses.

Quelle idée de ce pays te faisais-tu avant de partir, et quelle idée en as-tu aujourd’hui ?
Je ne voulais pas me faire d’idée particulière avant de voir le pays pour éviter d’être déçue. Je ne me suis donc rien imaginée en particulier et j’ai avancé droit devant moi, en apprenant les choses au fur et à mesure ! Je peux dire aujourd’hui que d’un côté, c’est un pays peu riche au niveau économique ; mais de l’autre, les gens ont un cœur en or, ils savent rire et profiter de la vie sans se soucier des choses matérielles autant que nous autres, Européens.

Quelles ont été tes premières difficultés à ton arrivée dans le pays ?
Je n’ai pas eu de réelles grosses difficultés à mon arrivée, mis à part au niveau de la langue car ils avaient un accent particulier. Mais j’ai appris la langue très vite et je me suis tout de suite très bien entendue avec ma famille. Là-bas, j’ai trouvé que les gens sont très protecteurs. Cela m’a fait bizarre aussi d’être la plus jeune dans la famille, alors qu’en France je suis l’aînée. Du coup, tout le monde voulait me protéger et s’occuper de moi alors qu’en France j’étais dans la situation inverse ! Cela a été très compliqué pour moi à accepter. Je me sentais fragile car je n’y étais pas habitué. Mais petit à petit, ma famille a vu que j’étais suffisamment mature et qu’il était inutile de me couver autant.

Comment as-tu surmonté ces difficultés ?
J’avais la volonté de surmonter toutes les difficultés que j’allais rencontrer car j’étais déterminée à grandir en les surmontant. Alors quand on veut, on peut ! Je me suis toujours dit qu’il ne fallait jamais baisser les bras. Chaque difficulté à laquelle on est confronté nous rend plus fort. J’étais parfois seule mais je me suis rendue compte que j’aimais cette solitude. Elle m’a rendue plus sage et plus ouverte au monde extérieur. Pour autant, jamais ma famille et mes amis ne m’ont manqué. Et, à vrai dire, j’avais peu de contacts avec eux tellement je profitais à fond de mon expérience.

Quels conseils donnerais-tu à un candidat au départ aujourd’hui ?
Je lui conseillerais de ne pas avoir peur ! Bien que je n’aie pas une énorme confiance en moi, je n’ai jamais stressé et tout s’est très bien passé. Il faut savoir être très compréhensif avec les gens qui nous entourent, et il faut accepter de s’intégrer dans la famille et dans la culture du pays.

Quelles différences culturelles t’ont le plus marquée ?
Au Paraguay, la majorité des personnes sont très religieuses, alors il fallait toujours faire une prière avant de manger. J’ai été marquée aussi par le terere et le mate, qui est une boisson typique du pays. Tous les gens en boivent à longueur de journée ! Au début, je trouvais cela assez bizarre mais j’en suis devenue moi-même quasiment addict…

En quoi le système scolaire est-il différent au Paraguay comparé au système scolaire français ?
Dans le lycée privé où j’étais, nous avions cours seulement le matin de 7h à 12h30 du lundi au vendredi, ce qui nous permettait d’être libre l’après-midi. Nous portions tous des uniformes identiques, il n’y avait aucune différence vestimentaire entre les élèves et je trouvais cela très bien. Les cours étaient plus simples et les professeurs moins stricts par rapport à la France. Du coup, la majorité des élèves avaient de bonnes notes et il y avait une très bonne ambiance de solidarité dans ma classe. La mentalité des élèves était aussi très différente : ils sont bien plus ouverts et curieux lorsqu’un étranger arrive parmi eux ! Alors qu’en France, je trouve qu’on garde toujours une distance avec ce que nous ne connaissons pas. Je me suis sentie rapidement intégrée parmi mes camarades de classe.

Comment s’est passé ton séjour dans ta famille d’accueil ?
Tout s’est très bien passé ! J’étais très liée avec mes frères et ma sœur. J’avais d’ailleurs l’impression que nous étions de véritables frères et sœurs. Je m’entendais aussi très bien avec mes parents et le reste de la famille. J’étais comme une vraie fille adoptive pour eux.

Qu’est-ce que ton expérience t’a apporté personnellement ?
J’ai rapidement remarqué mes défauts et ma mentalité de française en étant là-bas, et j’ai tout de suite changé à ce niveau. J’ai appris à pouvoir compter sur les gens, à aimer, à profiter de la vie et à être plus patiente.

Penses-tu que cette expérience aura une influence sur ton parcours universitaire, voire professionnel ?
Oui ! Avant de partir, je voulais être animatrice nature ou du moins travailler dans le milieu de l’environnement. Maintenant, je souhaite faire des études pour être institutrice en vue d’ouvrir une école pour les enfants indigènes et défavorisés que j’ai pu rencontrer au Paraguay.

Quels sont les plus beaux souvenirs de ton séjour ?
Il y en a tellement ! Chaque jour était particulier, avec des bons et des mauvais moments. Je garde un souvenir très fort des moments où je suis allée rencontrer les indigènes avec ma mère et un ami à elle qui était leur médecin. En tout, nous sommes allés dans cinq tribus différentes. Il y a aussi le jour où je suis partie avec quelques amis étrangers d’AFS (allemands, italiens, thaïlandais, américains, belges, etc.). Nous sommes partis avec des bénévoles d’AFS au chutes d’Iguaçu au Brésil. C’était fabuleux et magnifique ! Je me souviens aussi des randonnées que j’ai réalisées avec des amis ou mon copain, où les paysages et la nature étaient splendides. Mais le plus beau souvenir, c’est lorsque j’ai rencontré mon copain là-bas. Nous avons vécu une belle histoire d’amour qui continue encore malgré la distance.

Comment s’est déroulé ton retour en France dans ta famille et avec tes amis ?
Le retour en France a été le plus difficile. J’étais très attachée à ma vie et aux personnes au Paraguay. C’était comme si je m’y sentais chez moi. Mais quand on a le courage de partir, il faut aussi avoir le courage de revenir ! Même si le Paraguay me manque beaucoup, je sais que j’y retournerai. Ce n’est qu’une question de temps, et beaucoup de patience. Je remercie AFS de m’avoir permis de réaliser cette expérience. Et ce ne sera pas mon unique voyage ! Lorsque l’on y prend goût, on veut juste repartir et découvrir d’autres pays et vivre de nouvelles expériences.

Comment s’est déroulé ton retour en France au niveau des études ?
Je suis partie au cours de mon année de Première. J’ai donc dû redoubler mais je ne le regrette absolument pas. J’ai dû reprendre ma vie française là où je l’avais laissée. Cela a été dur au début – et ça l’est encore un peu – mais je me dis qu’il faut s’y faire et accepter les choses telles qu’elles sont.