Rush to the East (La rue vers l’Est), c’est un projet monté par quelques bénévoles français d’AFS pour favoriser les départs de lycéens en séjours interculturels dans les pays de l’Est. Car ces pays, qui souffrent d’une mauvaise image, gagnent à être connus ! Rencontre avec Marie Nuzzo, une des fondatrices du projet.
Quand est née le projet Rush to the East et quelle était l’idée à l’époque?
On a commencé le projet au printemps 2015, c’était un moment où nous étions plusieurs bénévoles à penser qu’il fallait promouvoir les pays de l’Est dans les programmes AFS. Nous avions tous voyagé dans ces pays là et nous pensions qu’ils étaient sous-représentés par rapport aux destinations qu’offre AFS. Alors que ces pays faisaient partie de nos programmes, aucun jeune n’était parti vers ces destinations. AFS fait la promotion de l’expérience intercuturelle, avec tout ce que cela comporte de diversité, y compris dans les destinations que l’on propose. On ne pouvait donc pas raisonnablement continuer à envoyer 80 jeunes aux États-Unis et aucun dans les pays de l’Est ! Il fallait faire quelque chose et encourager les futurs candidats à choisir ces pays là, qui sont souvent méconnus.
Comment vous êtes-vous organisés?
Nous avons cherché parmi nos bénévoles des personnes intéressées par ces pays là pour faire grandir le groupe. Nous nous sommes retrouvés plusieurs fois, et nous avons essayé de structurer notre stratégie en deux parties : la première, qui consistait à identifier le freins et les raisons qui font que les participants choisissent peu ses pays ; et la deuxième, qui consistait à réunir les critères et les caractéristiques qui pouvaient donner envie de partir dans ces pays là. La première chose qu’on s’est dite c’est qu’il fallait d’abord convaincre le réseau de bénévoles. Donc nous avons fait une présentation à la Super Formation, pour expliquer pourquoi nos participants devaient partir à la découverte de ces pays là et pour recruter des nouveaux membres dans notre groupe. Cela a plutôt bien marché.
Quels sont les critères qui rendent ces pays là attractifs?
La premier argument, c’est que ce sont les programmes les moins chers que l’on propose ! Et pour certains c’est un argument de poids. Ensuite, ce sont des langues rares, ce qui peut être une ouverture incroyable mais aussi offrir des opportunités pour l’avenir. Ce sont des pays qui sont proches géographiquement, mais que l’on connaît peu. Par ailleurs ce sont des pays – je pense notamment à l’ex-Yougoslavie – qui souffrent souvent d’une mauvaise réputation imméritée, parce que l’on pense immédiatement à la guerre, alors que cela fait plusieurs années que ces pays sont pacifiés. Autre élément important : ce sont des pays de taille relativement modeste, où les partenaires AFS sont de petites tailles et récents, et sont très fiables. Ils ont par ailleurs une aide et un accompagnement important d’EFIL (réseau européen d’AFS) pour se développer, du coup les expériences dans ces pays là se passent toujours très bien !
Quels résultats vous avez eus depuis que vous avez lancé le groupe?
Le groupe s’est lancé en 2015, et à l’époque nous n’avions aucun jeune inscrit pour ces destinations. En 2016, nous avons eu 8 départs, et pour 2017 nous avons déjà doublé ce chiffre ! Donc cette augmentation est très encourageante. Ce qui est intéressant, c’est de noter que parmi ceux qui sont partis, certains avaient mis ces destinations en deuxième ou troisième choix, et ils sont tous très satisfaits de leurs séjours. Pour nous c’est une satisfaction parce qu’ils ont réussi à dépasser leurs a priori en choisissant ces pays. Et rien que pour ça c’est déjà une réussite.