La famille Dubois a accueilli Maria de Pologne via l’association locale AFS De la Loire aux Alpes. Maria a été scolarisée au lycée Saint-Pierre de Bourg-en-Bresse et a vécu à Saint-Just, situé dans le département de l’Ain, pendant ses trois mois d’immersion en France. Virginie nous raconte son expérience en tant que mère d’accueil.

 

Comment avez-vous choisi votre accueillie et comment se sont passés les premiers moments de votre expérience d’accueil ?
À son arrivée, Maria maîtrisait déjà bien le français, ce qui nous a permis de beaucoup parler lors des premiers instants, lorsque nous lui avons fait visiter ce qui allait devenir sa nouvelle maison.

Nous avions choisi d’accueillir Maria par rapport à la durée de son séjour : trois mois. Elle a été scolarisée en classe de Terminale L alors qu’en Pologne, elle commençait seulement son lycée. Elle n’a pas vécu l’expérience du bac, par contre elle a passé un niveau de français, le C1, qu’elle a réussi.

Qu’avez-vous appris de la culture de votre accueillie et comment lui avez-vous transmis votre propre culture ?
Maria nous a beaucoup parlé du décalage entre son pays et le nôtre. Moi, j’avais déjà visité son pays et ce qu’elle en racontait me paraissait familier. Concernant la culture française, je pense qu’elle l’a surtout apprise par le biais de l’école.

Avez-vous quelques anecdotes à propos de la vie quotidienne de votre accueillie en famille ?
Maria s’est tout de suite sentie très à l’aise à la maison. Elle ne participait pas trop aux tâches mais elle était là avec nous. Le soir, elle aurait pu rentrer de l’école et rester dans sa chambre comme beaucoup d’ados le font. Ce n’était pas son cas : elle se mettait à l’aise et pendant que nous cuisinions, elle se mettait à lire dans le canapé ou alors elle se faisait un thé. Je pense que Maria se sentait bien chez nous.

Quels ont été vos plus beaux souvenirs ?
Mon plus beau souvenir a été de recevoir Maria pendant un week-end de février alors qu’elle était dans une autre famille d’accueil. En effet, elle avait choisi de prolonger son séjour au-delà de ses trois mois passés chez nous. Lorsqu’elle est arrivée, elle m’a dit : « J’ai l’impression de rentrer à la maison.” Cela nous a beaucoup touchés !

Avez-vous une anecdote d’un moment particulièrement marquant de votre expérience d’accueil ?
À l’issue de ses trois mois passés chez nous, Maria ne voulait pas repartir. Cela à été très dur de lui annoncer que nous ne pouvions pas la garder sept mois supplémentaires, car Maria souhaitait prolonger son expérience en France en optant pour le programme d’une année scolaire, au lieu d’un trimestre. Lors de son changement de famille d’accueil, cela m’a déchiré le cœur car je m’étais attachée à Maria.

Est-ce que l’accueil a changé quelque chose dans votre vie de famille ? Qu’est-ce que cela vous a apporté personnellement ?
Dans notre famille, cet accueil a été motivé à mon initiative : j’avais envie envie d’accueillir une adolescente à la maison et j’ai convaincu mon mari et mes trois enfants. Ce que j’en retire, c’est que chacun de nous cinq a vécu cette expérience différemment, en bien et parfois moins bien. Accueillir une personne étrangère à la famille pendant plusieurs mois demande parfois des sacrifices et un certain don de soi.

J’ai déjà très envie de revivre cette expérience mais la prochaine fois, je pense que ce choix devra être encore plus collectif : la décision d’accueillir un lycéen étranger doit être prise par l’ensemble de la famille. Il est important de savoir partager et de donner envie à autrui de rendre quelqu’un heureux. Car pour nous, il est évident que Maria a été heureuse de pouvoir venir en France.