AFSer de père en filles ou quand aimer le monde est une histoire de famille

Depuis maintenant 75 ans, AFS permet chaque année à des centaines de lycéens de découvrir le monde qui les entoure. Une occasion unique de découvrir la culture et les coutumes du pays d’accueil, de pratiquer la langue, de rencontrer de nouvelles personnes, et de vivre une expérience de vie enrichissante. Ces expériences ont souvent marqué des vies et l’envie de les faire vivre à ses enfants est parfois forte : né en 1973, Rémi a toujours été attiré par l’aventure et l’envie de parcourir le monde, comme le prouve son parcours scolaire et professionnel : « Je me suis engagé dans l’armée pour devenir pilote d’hélicoptère dès mon bac C en poche, j’ai d’abord passé 15 ans dans l’armée, j’ai quitté l’armée en 2007 et depuis, je suis pilote de l’hélicoptère du Samu de Reims.»

Outre son engouement pour le monde, Rémi est un homme passionné : « Faire du sport, des courses de trail de longue distance, du triathlon, du tennis, du tir à l’arc…». Également : « Musicien, pratiquant le piano, de la batterie depuis 3 ans, membre d’un groupe de musique depuis 6 mois. » Il se décrit comme « Un baroudeur débrouillard, qui aime la vie.»

 Rémi et son « frère » d’accueil Chris en Nouvelle-Zélande.

Les parents de Rémi avaient entendu parler d’AFS, Vivre Sans Frontière, par le biais d’amis. L’envie de découvrir le monde de Rémi a fait le reste, il est donc parti en 1989 en Nouvelle-Zélande pendant une année scolaire.

Pendant cette aventure, il a gagné en maturité, confiance en lui et capacité d’adaptation. « J’ai vécu une expérience extraordinaire, dans une famille néo-zélandaise qui m’a considéré comme leur fils. J’ai découvert et me suis adapté à la culture du pays sans aucun problème, peut-être parce que je suis issu d’une famille de 8 enfants, mais ce n’est absolument pas la seule raison », ajoute-t-il. Aujourd’hui, Rémi garde de merveilleux souvenirs : « J’ai gardé les 15 lettres de 8 pages écrites à ma famille qui retracent toute mon année là-bas, je les ai relues avec avidité, ce qui me permet de revivre cette expérience 30 ans après ».

Sa famille d’accueil en Nouvelle-Zélande

Aujourd’hui, Rémi est marié à Stéphanie, 48 ans, géologue, ils habitent à Witry les Reims, une ville de 5 000 âmes à 5 km de Reims. De leur union, naissent deux filles, Coline et Vianne, à qui il a transmis ce désir de voyager, la curiosité et le besoin de surpasser leurs limites.

Coline, 18 ans, a suivi sa trace et a passé 9 mois en Irlande. Vianne, 15 ans, se prépare à aller aux États-Unis pour 10 mois dès l’été 2023.

Coline, l’aînée, raconte : « Mon expérience a été très enrichissante, et j’ai beaucoup aimé le fait d’être en contact avec différentes nationalités et cultures, car l’Irlande comprend une communauté importante d’étrangers, et la plupart de mes amis venaient des quatre coins du monde. Cependant, je suis partie l’année du covid, alors je n’ai pas beaucoup pu visiter le pays, mais cela me donne vraiment envie d’aller découvrir d’autres pays, d’autres cultures. »

Pour aller encore plus loin et offrir à d’autres jeunes la possibilité de vivre cette expérience, ils ont choisi de donner l’occasion à des lycéens du monde de découvrir la France en étant famille d’accueil. Une évidence pour Rémi, qui a toujours gardé un lien particulier avec AFS Vivre Sans Frontière. Sa priorité était de permettre à des jeunes de vivre une expérience semblable à la sienne : « Accueillir, c’est partager sa culture, la faire découvrir à quelqu’un qui vit autrement. Nous sommes fiers de notre façon de vivre, donc nous souhaitons la partager, tout simplement. Créer un lien fort (sur du long terme) avec un jeune pour qu’il s’en souvienne toute sa vie, comme nous, tisser ce lien pour le plaisir de l’année présente, mais aussi peut-être pour les années à venir. » souligne-t-il.

En ce moment, la famille EYSSAUTIER accueille pour la deuxième fois avec AFS : « Le premier accueil de Francesca, une jeune Italienne en 2020 (qui a emprunté la chambre de Coline qui était en Irlande !) s’est très bien passé, alors nous avons voulu renouveler cette expérience avec Synne de Norvège. » précise-t-il.

Synne vient de Norvège et décrit son début d’expérience : « Je garderai avec moi pour le reste de ma vie ce que j’apprends : à propos de moi, la France, des cultures, la communication, au lycée, avec ma famille d’accueil, avec mes amis etc., et même si ça peut être difficile avec la langue et il y a tellement de nouvelles choses à apprendre, à découvrir. »

Plus qu’un échange, c’est élargir sa vision du monde et des autres. « Francesca d’Italie, notre première « fille d’accueil », nous avait appris plein de choses sur son pays et sa façon de vivre, la Norvège est très différente et Synne nous en apprend tous les jours aussi. » indique Rémi.

La satisfaction de voir le progrès et l’épanouissement d’un jeune, le plaisir d’enseigner et l’envie de grandir intérieurement en partageant son savoir est un plaisir immense.

« Accueillir c’est s’ouvrir au monde, voyager sans se déplacer en quelque sorte aussi, c’est donner et recevoir en retour. » conclut Rémi.