Coline est partie effectuer un programme d’une année scolaire au Chili (2015-2016) via l’association AFS Auvergne. Rentrée depuis plusieurs mois en France, elle nous raconte son expérience d’immersion culturelle.

Photo du dernier jour de classe, avec le drapeau de la région.
Photo du dernier jour de classe, avec le drapeau de la région.

Pourquoi avoir choisi ce pays ?
Au tout début, je pensais aller aux États-Unis. Quelques mois avant mon départ, j’y suis allée pendant deux mois avec ma famille. Sur place, j’ai rencontré beaucoup d’hispanophones provenant d’Amérique du Sud. Ça a été un réel déclic qui m’a finalement fait pencher pour ce continent. Je ne savais pas vraiment où aller, mais j’avais envie de découvrir la culture latino-américaine. Alors pourquoi pas le Chili ! Parce que l’on peut atterrir aussi bien au Nord, près du Pérou et de la Bolivie, qu’au Sud, vers le Cap Horn.

Quelle idée de ce pays te faisais-tu avant de partir, et quelle idée en as-tu aujourd’hui ?
Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Je me disais qu’il y faisait extrêmement chaud, qu’il y avait beaucoup de lamas, que les gens étaient accueillants, etc. Aujourd’hui, l’idée que j’en ai n’a rien à voir avec mon idée de départ ! Là où j’ai été accueillie, il faisait très froid. Ma ville ressemblait davantage à celles des pays d’Europe du Nord. Par contre, les gens étaient effectivement très sympas et accueillants. Et côté lamas, il y en avait bien un peu partout dès qu’on sortait de la ville.

Coline avec ses deux parents, ses deux sœurs, et le petit garçon qui est le fils d'une des sœurs.
Coline avec ses deux parents, ses deux sœurs, et le petit garçon qui est le fils d’une des sœurs.

Quelles ont été tes premières difficultés à ton arrivée dans le pays ?
M’adapter à ma famille d’accueil a été la première des difficultés. Il y avait un fossé entre nous. Je les ai trop jugés. Je trouvais leur manière de vivre trop différente de la mienne. Pour surmonter les difficultés, j’ai tâché de me remettre en question et d’aller de l’avant. Puis, un jour, cette barrière s’est brisée. Cela a été un pur bonheur de vivre avec eux jusqu’à la fin de mon année. Au point que notre séparation a été très difficile. 

Quels conseils donnerais-tu à un candidat au départ aujourd’hui ?
Je lui conseillerais de ne pas juger avant de connaître. Les Chiliens sont très différents des Français, tout comme leurs coutumes, la nourriture, le lycée. Il faut savoir repartir de zéro, comme un enfant qui apprend à parler et qui découvre de nouvelles choses tous les jours.

Quelles différences culturelles t’ont le plus marquée ?
Les Chiliens que j’ai pu rencontrer ont tous été très curieux et gentils. Ils sourient tout le temps ! Cela peut surprendre au début, mais on s’y habitue rapidement. La différence la plus marquante a sans doute été le lycée. Là-bas, c’est tellement différent…

Coline Goyon avec sa classe scientifique
Coline avec sa classe scientifique

Justement, en quoi le système scolaire est-il différent au Chili comparé au système scolaire français ?
Par exemple, les professeurs deviennent souvent nos amis sur Facebook. On peut aussi leur raconter notre vie ou encore aller chez eux pour boire un thé, organiser un baby-shower, fêter une naissance, etc. L’ambiance entre camarades de classe est aussi très sympathique. Tout le monde parle, utilise son portable, écoute de la musique. J’ai trouvé que le niveau scolaire était faible comparé à la France. Pourtant, ils ont presque autant d’heures de cours. Le bac est un QCM avec trois matières, dont deux obligatoires (espagnol et maths) et une facultative (histoire, physique, biologie, etc.). À l’école, ils portent l’uniforme. Il n’y a qu’une seule salle de cours par niveau et par classe. Au Chili, le “colegio” va de la maternelle jusqu’à la Terminale. Ainsi, tout le monde se connaît, depuis longtemps.

Comment s’est passé ton séjour dans ta famille d’accueil ?
Au début, j’ai eu du mal à m’adapter dans ma famille car leur mode de vie était très différent du mien. Le dialogue était assez difficile car je maîtrisais mal l’espagnol, et ils ne parlaient pas un mot d’anglais. Les rapports qu’ils avaient entre eux m’ont aussi surpris, leur conception de la famille divergeait de la mienne. J’ai commencé à me sentir intégrée dans ma famille à partir du mois de décembre, période à partir de laquelle j’étais considérée comme un enfant à part entière de la famille. Et d’ailleurs, notre séparation à la fin de mon année a été très douloureuse. Nous avons tous beaucoup pleuré.

Qu’est-ce que ton expérience t’a apporté personnellement ?
Je dirais plus d’indépendance et de maturité. Cette année m’a rendue beaucoup plus tolérante. Je suis plus patiente et je juge beaucoup moins les gens avant de les connaître. Je relativise mieux les choses et je m’attache moins aux objets matériels. Cette expérience influencera mon parcours universitaire et professionnel car cela a aussi été une année de césure qui m’a permis de prendre le temps de réfléchir. Je ne sais pas encore ce que j’étudierai exactement après le lycée, mais ce qui est sûr, c’est que je repartirai à l’étranger au cours de mes études !

Quels sont les plus beaux souvenirs de ton séjour ?
Sans hésiter, les trois jours passés avec ma famille dans le parc national : ces moments ont été magiques, inoubliables.