Philippe Cailler, président d’AFS Pays de Savoie, revient sur un événement organisé par la mairie de Bonneville le samedi 8 avril 2017, à l’occasion du Centenaire de l’entrée en guerre des États-Unis, évènement auquel AFS Pays de Savoie a été convié avec « Tante Pauline », une ambulance du début du siècle faisant référence à l’histoire d’AFS.
Pourquoi votre participation à cet évènement ? Comment en avez-vous entendu parlé ?
L’idée est partie de l’ancien maire adjoint de Bonneville qui est devenu maire entre temps. Je suis allé lui présenter l’association AFS Pays de Savoie puisque nous sommes basés sur la commune. Je lui ai exposé un bilan de notre association et Tante-Pauline, notre projet d’ambulance. Ça lui a énormément plu, et comme la ville organisait quelque chose de spécifique pour le Centenaire, en rapport avec la bataille du Chemin des Dames, il m’a demandé si on voulait bien participer avec la voiture, afin de créer une animation supplémentaire. Nous avons accepté car c’était dans l’intérêt de tous, pour la ville et pour notre association en terme de visibilité.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet de reconstruction de cette ambulance par des jeunes en formation professionnelle?
Le projet est né il y a cinq ans, en 2014, quand nous avons préparé le Centenaire d’AFS lors des “supers formations” d’été. Lors de la préparation des projets du Centenaire, nous nous retrouvions entre participants des différentes associations AFS locales de la fédération. Au cours d’un atelier, j’étais en binôme avec un bénévole de l’association AFS locale proche du musée franco-américain de Blérancourt, où ils ont une ambulance. L’idée de construire un projet mêlant ambulance, ouverture sociale et jeunes en formation professionnelle a émergé. Tout le monde a trouvé que l’idée était bonne, mais quasi-irréalisable. De mon côté, l’idée ne m’a jamais quitté… J’ai commencé à chercher des ambulances, des pièces… Et j’ai trouvé Tante-Pauline quelques 20 mois plus tard. Avec l’accord de tous les membres de notre association AFS locale, nous l’avons achetée. Et comme j’avais des contacts dans les Maisons familiales rurales (MFR), je me suis rapproché, entre autre, de la MFR de Cruseilles, spécialisée dans l’automobile et très motivée par ce projet.
Pourquoi avoir ciblé les MFR ?
Une Maison familiale rurale, c’est un peu l’école autrement. Cela fait environ 80 ans qu’elles existent. Ce sont des associations loi 1901 comme la nôtre. Elles font passer des diplômes d’État, des bacs, des bacs pros… Elles dépendent des ministères de l’Agriculture et de l’Éducation nationale. Le principe, c’est que les jeunes alternent entre deux semaines d’école et deux semaines de stage durant toute leur scolarité. Ce type de structure se prêtait donc bien au projet, car tout à fait dans la lignée de l’ouverture sociale de l’association AFS-VSF quant au public concerné, dans le respect de nos valeurs concernant l’apprentissage.
Ces jeunes en formation professionnelle vont donc retaper Tante-Pauline, une vieille ambulance du même modèle que l’originale de 1915, pour la remettre en état ?
C’est presque ça. Tante-Pauline, l’ambulance que nous avons achetée, est un modèle civil de 1917. Nous allons la démonter et ces jeunes en formation vont commencer leur travail pour la transformer en véritable ambulance AFS d’époque. Ils vont également refaire une partie de la mécanique, la carrosserie, la peinture, la caisse en bois à l’arrière du véhicule… En tout, ce sont trois écoles différentes qui vont travailler ensemble pour remonter l’ambulance. Elle devrait être prête à l’automne 2018.
Le 8 avril dernier, Tante-Pauline a donc fait une première sortie en l’état à Bonneville lors de commémorations liées au Centenaire de la Première Guerre mondiale…
Oui, c’était à l’occasion du Centenaire de l’entrée en guerre des États-Unis en 1917 ! Il s’agissait de la commémoration de la bataille du Chemin des Dames. Nous avons installé Tante-Pauline et nous avons communiqué sur place au nom de l’association AFS Pays de Savoie. Nous avions positionné deux kakémonos : un premier qui explique l’histoire d’AFS de manière assez succincte, et un second qui présente Tante-Pauline, placé sur le plateau où se situait la voiture. Tante-Pauline avait la cote ! Elle attirait l’œil, tout le monde la voyait de loin puis venait tourner autour, lisait les panneaux, se demandait qui elle était… C’était un excellent moyen de présenter non seulement AFS (le départ et l’accueil de lycéens étrangers), mais aussi le projet de l’ambulance en collaboration avec les MFR et les lycées professionnels. Cela a très bien marché !
Tante-Pauline roulera-t-elle quand la rénovation sera terminée ?
Elle est déjà en mesure de rouler. Mais Tante-Pauline, il faut savoir la conduire ! Nous n’avons pas très bien compris encore comment elle se pilote parce qu’elle a trois pédales et que l’accélérateur est au volant… Cela étant, à terme, elle va rouler. Elle ne roulera pas énormément parce que les roues sont en bois, mais nous la ferons rouler sur de courtes distances, c’est le but.