La famille Epinoux a accueilli Pedro du Brésil via l’association locale AFS Périgord. Pedro a été scolarisé au lycée Jay de Beaufort à Périgueux, et a vécu à Coursac le temps de son année scolaire en immersion en France. Bruno et Maryvonne nous racontent leur expérience en tant que père et mère d’accueil.

 

Comment avez-vous choisi votre accueilli et comment se sont passés les premiers moments de votre expérience d’accueil ?
Nous avons choisi Pedro sur la liste que nous a proposée l’association AFS locale. Nous avons opté pour un jeune faisant peu d’activités, pour la simple et bonne raison que nous habitons dans une petite commune offrant peu de possibilités sportives après le lycée. Enfin, nous avions envie d’accueillir un jeune habitant hors de l’Europe.

Les premiers moments en famille se sont bien passés. Comme Pedro avait pris des cours de français quand il a su qu’il venait en France, cela a facilité la communication. Par contre, le premier mois, nous l’avons senti très fatigué : une nouvelle langue, un nouveau lycée, des horaires différents de ceux qu’il connaissait au Brésil, des journées complètes passées au lycée… En plus, Pedro prenait le bus pour aller et revenir du lycée. Ce nouveau rythme avait de quoi l’épuiser à son arrivée !

Qu’avez-vous appris de vos cultures respectives ?
Beaucoup de choses ! Les habitudes alimentaires, la vie lycéenne, etc. Le quotidien d’une famille, en somme ! Pedro a dû s’adapter à nos habitudes, à notre nourriture, et nous avons remarqué que celle-ci est souvent appréciée par les jeunes que nous accueillons ! Comme nous avons un camping-car, nous avons aussi pu lui faire visiter la région certains week-ends.

Comment s’est déroulée sa scolarité ?
Pedro a été scolarisé au lycée Jay de Beaufort à Périgueux en classe de Première L. Il a vécu une scolarité en immersion, comme n’importe quel camarade de sa classe, puisqu’il a été jusqu’à passer le bac de français et les épreuves anticipées. Il a d’ailleurs eu de bonnes notes : 17 en TP, 15 en sciences, 11 à l’oral et 13 à l’écrit de français.

Pedro est arrivé en France avec quelques connaissances de français en poche. Il a très vite compris les cours et a très peu travaillé à la maison. D’ailleurs, Pedro nous avait raconté que dans son pays, les élèves écoutent beaucoup plus en cours qu’en France. Ayant beaucoup d’heures de permanence, il en a profité pour travailler. Il a rapidement eu de bons résultats et s’est très bien intégré dans sa classe. Quand au bac, il a peu révisé et peu stressé avant ces épreuves. Je pense que Pedro a une excellente mémoire, et ça l’a beaucoup aidé.

Quels sont vos souvenirs les plus marquants à propos de la vie quotidienne de votre accueilli en famille ?
N’ayant pas l’habitude de manger le même pain que nous, Pedro ne savait pas couper une tranche. Et d’ailleurs, en 2012-2013, nous avions accueilli une jeune japonaise, Mai, qui avait eu le même problème. Quand le jeune arrive et que nous partageons le premier repas en famille, c’est toujours un grand moment de découverte mutuelle. Nous avons aussi emmené Pedro à la dune du Pilat, et il était ravi.

Quelles ont été les principales difficultés auxquelles vous avez été confrontés ?
Pedro est un grand utilisateur d’Internet et, parfois, c’était un peu difficile de lui faire faire autre chose. Après les fêtes de Noël, Pedro n’avait pas trop le moral, et a traversé une période de petite déprime. Mais sa bonne humeur est revenue petit à petit.

Est-ce que l’accueil a changé quelque chose dans votre vie de famille ? Qu’est-ce que cela vous a apporté personnellement ?
Accueillir des jeunes issus des cinq continents nous ouvrent vers d’autres cultures. Nous nous enrichissons de ces rencontres. À titre personnel, ces expériences ont développé une plus grande patience, un respect particulier envers d’autres habitudes de vie, et l’écoute.

Globalement, c’est une expérience positive. Je pense que la relation entre le jeune et la famille d’accueil s’est bien passée quand ensuite on continue à rester en contact. Je trouve que des liens qui perdurent au-delà du programme AFS sont un signe que l’expérience a été bénéfique pour tout le monde. Par exemple, dans un mois, nous recevons Mai qui est venue il y a trois ans. Pour nous, c’est un grand plaisir de la voir à nouveau. Nous espérons qu’il en sera de même avec Pedro dans quelques années.